mercredi 28 novembre 2012

Avec trois fois rien #1 : Un meuble à chaussures



Il est toujours bon de regarder autour de soi quand on a besoin de quelque chose avant d’aller faire le tour des magasins. En fonctionnant ainsi, je n’ai jamais acheté de meubles neufs de ma vie entière. Tous sans exception sont de seconde main : chinés, donnés, achetés à des particuliers, chez Emmaüs, trouvés dans la rue ou fabriqués par moi-même lors d’irrépressibles envies de bricolage (il m’arrive parfois d’avoir la perceuse qui me démange). Poncés, repeints, réparés et retapés quand c’était nécessaire, ils constituent un ensemble plutôt harmonieux malgré ce qu’on pourrait penser dit comme ça (évidemment il s’agit de mon appartement, je ne suis peut-être pas objective…).


Mais j’en viens au sujet même de ce post : Avec trois fois rien…. On peut faire plein de choses !

Pour ça il suffit de :

1) regarder ce qu’il y a autour de soi (et fouiller dans ses placards, sa cave, son garage et n’importe quel endroit qui regorge de bordel _ par bordel j’entends amas d’objets divers et variés tout simplement)

2) oublier la fonction première de chaque chose qui nous tombe sous la main

3) se poser la question : est-ce que les caractéristiques physiques de cet objet (forme, dimensions, matériaux, solidité, élasticité_ pas la couleur, quelque soit la matière ça peut toujours être modifié) pourrait correspondre à l’usage que je veux en faire ?

Une fois ces trois étapes effectuées, vous allez vite vous rendre compte que oui il y a beaucoup de choses qui peuvent servir autrement que de la façon dont vous les employiez jusqu’à présent et pour lesquelles elles ont été conçues.

Parfois il s’agit juste d’un détournement d’objet qui ne relève même pas de la fonction mais juste de quelques caractéristiques comme dans l’exemple qui suit.

Quand j’ai emménagé dans mon appartement, je n’avais pas de meubles à chaussures et il n’y avait pas de placard où espace dévolu à la chose pour que je puisse ranger mes godillots et escarpins favoris. Par contre il y avait deux étagères fixées au mur du salon dont je n’avais pas l’utilité à l’endroit où elles avaient été fixées. Outre un design épuré, ce modèle d’étagère acheté par les propriétaires de mon appartement chez le Grand Suédois a comme principale caractéristique un système de fixation alors peu courant à l’époque où un designer blond l’a imaginé : il est invisible. Ça a fait le succès de l’objet et vous pourriez tomber nez à nez avec ces étagères dans n’importe quelle chaumière européenne, chinoise, américaine ou encore péruvienne (c’est que le Grand Suédois est un grand adepte de la mondialisation).

Mais quand on regarde l’objet juste comme ça, en oubliant qu’il s’agit d’une étagère créée pour donner l’impression de flotter le long d’un mur, il s’agit juste d’une sorte de planche.

Voici donc comment en 1 minute 38, j’ai mis sur pied un rangement pour mes souliers avec 2 planches et 4 boîtes de conserves




Avantages :
_ prix : 0€
_ rapidité d’éxécution : j’ai besoin d’un meuble à chaussures ? en voilà un maintenant tout de suite
_ réutiliser ces étagères m’évite de les stocker ailleurs, dans un endroit où elles seraient inutiles
_ bonus : j’y range mes chaussures mais je m’assois aussi dessus pour les mettre 



D’autres exemples de meubles à chaussures qui ne sont en fait pas des meubles :

Pour celles qui ont une grosse collec de chaussures à talons. Source

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vendredi 23 novembre 2012

Buy Nothing Day



La Journée Sans Achat vous connaissez ? C’est demain, samedi 24 novembre.

Vous vous dites peut-être que « les Journées Mondiales » ça commence à bien faire : entre la Journée Mondiale de la Plomberie, la Journée Internationale des Chats, la Journée Mondiale du Parler Pirate et récemment celle de la Gentillesse, on ne sait plus où donner de la tête et franchement quel est l’intérêt (à part pour celle du Parler Pirate évidemment) ?  

Mais là je vous parle d’une chose qui pourrait bien changer votre samedi. Oui, demain et même ceux d’après si ça vous dit ! 

Instauré en 1992 par Ted Dave, un canadien pour qui «Trop c’est trop ! », le Buy Nothing Day nous invite en ce dernier samedi de novembre à occuper notre temps différemment qu’en faisant du shopping. En fait, ça ne concerne pas uniquement le shopping mais tous les actes d’achats. Donc ça concerne aussi ce film que vous vouliez aller voir au cinéma. Et cette bière que vous aviez prévue de prendre au pub avec des amis. Et cette pizza ou ces sushis que vous vouliez vous faire livrer. Evidemment si vous comptiez acheter des pansements ou des préservatifs, soyez tranquille, ce genre d’emplettes fait l’objet d’une dérogation spéciale.
Ironiquement le Buy Nothing Day en Amérique du Nord a lieu aujourd'hui et c'est aussi le Black Friday : la journée de soldes la plus importante aux USA qui, au lendemain de Thanksgiving, officialise le début de la période de Christmas Shopping.

Vous l’aurez compris, avec le Buy Nothing Day, l’idée est de rappeler aux gens qu’il est tout à fait possible de s’occuper  activement et agréablement sans devoir « consommer ». Il y a tellement de choses à faire GRATUITEMENT. Ou à faire différemment : vous courez dans une salle ? Essayez cette fois dans un parc ! Ou encore des choses dont on peut, pour une fois, se passer (rien ne vous empêche de réitérer par la suite). Aucun risque de mort subite, je vous le garantis.


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 Les portées anticonsuméristes d’une telle action ne vous auront pas échappées. Il s’agit évidemment de dénoncer une société qui nous incite sans cesse à payer pour avoir ou faire quelque chose. En nous maintenant dans la croyance qu’il s’agit du moyen le plus efficace pour nous d’être heureux ou tout au moins satisfaits de la vie, elle cherche à provoquer un désir constant d’acquisition : il nous faut toujours plus ou autre chose.  Mais cette quête perpétuelle du « bonheur » reste par définition insatisfaite, ses standards étant continuellement modifiés par la publicité, la mode, les tendances. Régulièrement nous ressentons donc le besoin de nous « faire plaisir » en achetant un nouveau petit quelque chose. Malheureusement, à force de conditionnement, on en vient facilement à délaisser  les autres aspects de la vie qui nous apportent également bien-être et satisfaction (pourtant bien plus pérennes que l’achat d’un nouveau jean): les contacts sociaux (sauf pour les sociopathes, ça va de soi), les bonnes actions, les choses qu’on fait soi-même, etc…

Ecologiquement parlant, le Buy Nothing Day c’est aussi une sacrée critique du monde dans lequel nous vivons. En effet, tout à la joie d’un nouvel achat, on en oublie un peu vite les conséquences environnementales qu’il génère : plus de déchets créés, plus d’énergies non renouvelables utilisées pour sa fabrication et son transport et parfois aussi plus de maltraitance envers les personnes qui ont travaillé à sa fabrication. Dit comme ça, c’est sûr, elle nous fait moins envie cette paire de chaussures. Mais ces terribles effets secondaires n’ont pas d’impact direct sur nos vies occidentales, et les marques qui en sont à l’origine se gardent bien de dévoiler leur sale petit secret. Ainsi, les personnes qui arrivent à mentaliser la somme des effets néfastes que peut induire un potentiel achat le font par « entraînement », elles ont pris le temps de chercher des informations à ce propos, ont mémorisé les renseignements collectés et surtout ont eût envie de  faire ces recherches. Mais nous savons tous que tout le monde ne ressent pas ce besoin de connaître l’envers du décor. Et ces personnes qui font leurs achats en connaissance de cause, bien souvent….achètent moins.

Le Buy Nothing Day est là pour nous rappeler à tous qu’il existe des milliards de choses à faire pour occuper son temps joyeusement et efficacement tout en préservant l’environnement et son porte-monnaie ! 



Une ballade en forêt c'est aussi l'occasion de faire des trouvailles comme les châtaignes et champignons


Voici mon top 10 des trucs GRATUITS et vraiment COOLS que vous pouvez faire pendant cette Journée Sans Achat :

_ aller se promener dehors, au grand air (et loin de tout magasin) : le long d’une rivière, dans un parc, sur les berges d’un fleuve…. Pour les citadins, c’est aussi un moment qui permet un rapprochement physique avec un élément naturel et c'est un des meilleurs moyens que je connaisse pour recharger les batteries. Et pour ceux qui ont la chance de pouvoir aller en FORET c'est l'occasion de profiter des couleurs d'automne, des châtaignes et des champignons (demandez l'avis d'un pharmacien avant toute dégustation !)

_ faire plein de gâteaux (ou n’importe quoi de comestible) et les manger

_ enchaîner avec une sieste

_ faire l’amour

_ LIRE (oh le gros mot !)

_ aller voir des amis et/ou de la famille (oui si ce sont vraiment vos amis ou votre famille, personne ne vous en voudra de débarquer les mains vides, il s’agit de passer un moment ensemble, mais si votre grand-mère est très à cheval sur les règles de savoir-vivre : faites-lui des cookies maison ! PERSONNE ne résiste à des cookies maison. Si elle est diabétique, à la place, proposez-lui de l’aider à faire sa mise en plis. Je vous assure que ça peut avoir un côté rigolo d’installer des gros rouleaux en plastique sur la tête de quelqu’un)

_ si vous avez des enfants, jouez à chat : ça va les rendre dingues, ils vont courir partout pendant une heure et ils se seront dépensés (fonctionne aussi bien à l’intérieur par temps de pluie). Ensuite ils seront suffisamment calmes pour l’activité suivante qui leur demandera quand même un peu de patience.

_ (donc avec _ ou sans_ enfants) créez vos décorations de Noël en faisant de la récup de tout et de rien. Chez Réparons et re-parons Noël , vous trouverez mille et une bonnes idées qui m’ont presque donner envie d’emprunter des enfants à quelqu’un pour les faire avec eux

_  faites du tri. Pas du tri de paperasse, ça ne fait pas partie des trucs COOLS, mais du tri dans votre armoire, votre bibliothèque, votre vaisselle, votre cave ou garage….Il y a forcément des choses dont vous ne vous servez plus : déposez-les dans une ressourcerie, un Emmaüs, un Secours Catholique ou encore une Croix Rouge (ce sont des associations caritatives, il s’agit de leur donner des objets en bon état bien entendu). Satisfaction garantie !

_ organisez un repas collaboratif avec vos amis : vous vous chargez du plat, d’autres du fromage et du pain, d’autres encore du dessert, du vin…. Inutile de courir faire des courses pour pouvoir profiter d’un repas avec des gens que vous appréciez, chacun ramène ce qu’il a chez lui. Et c’est encore mieux si vous êtes d’humeur à cuisiner ensemble !

[ Et un petit bonus pour les parisiens : à la Mutinerie il y aura dès le matin des ateliers organisés par Réparons et Re-parons Noël pour créer vos décos vous-même (kids are welcome ! mais vérifiez s’il ne faut pas s’inscrire). Il y a aussi une Disco Soupe prévue au même endroit à partir de 19h mais les inscriptions sont closes. Prochaine DiscoSoupe de Noël samedi 1er décembre sur les coups de midi au Marché Solidaire de Belleville et Couronnes ]

Alors vous avez vu ? La journée est passée à la vitesse de l’éclair, vous avez pris l’air, vous vous êtes amusé(e), vous avez passé du temps avec des gens que vous aimez bien et….vous n’avez rien acheté ! Prêt(e) à recommencer le week-end prochain ?

Et vous comment occupez-vous vos week-ends ?

mercredi 21 novembre 2012

Fonds de placards + fin de frigo = t’as tiré le gros lot ! # 1 LA DISCO SOUPATOU



J’inaugure ce blog avec le tout premier post d’une série qui, je pense, va vite s’agrandir : Fonds de placards + fin de frigo = t’as tiré le gros lot !
En dehors de ce titre potache, le sujet est sérieux. Peut-être un peu trop même. Vous l’avez sans doute constaté, depuis quelques semaines le gaspillage alimentaire est un sujet que les médias nous servent à toutes les sauces. Un marronnier comme on dit en jargon journalistique.  Et les chiffres annoncés font froid dans le dos :

_ 1/3 de la nourriture produite mondialement est jetée

_ cette même quantité, si elle n’était pas détruite, pourrait nourrir 7 fois l’ensemble de la population mondiale qui souffre de la faim

_ 20 kg / an c’est en moyenne ce que chaque français met à la poubelle en termes de nourriture, 7 de ces 20 kg sont des produits encore emballés, les 13 autres kg sont constitués de fruits et légumes abîmés et de restes de repas

Oui il y a de quoi se sentir coupables, oui il y a matière à en parler sur tous les fronts pour que le message passe auprès du plus grand nombre. D’ailleurs, à cet égard, le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et des Forêts a mis en place une campagne de « sensibilisation » Manger c’est bien, jeter ça craint !


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  Une bonne chose. Seulement…. A voir les visuels créés pour l’occasion, on aurait plutôt tendance à penser à une campagne de culpabilisation !
Personne n’apprécie qu’on lui dise : « C’est pas comme ça qu’il faut faire ! » ou encore « Tu fais n’importe quoi et regarde à quoi ça nous mène ! ». On sait depuis longtemps que ce type de comportement ne porte pas ses fruits. Pour ma part, je suis bien plus enthousiasmée par des initiatives joyeuses et participatives telles que les Disco Soupes qui font passer le message dans la bonne humeur et font la démonstration de manière concrète qu’il est possible de faire quelque chose pour diminuer notre part du gaspillage alimentaire. A l’image du Banquet des 5000 ayant eu lieu à Paris le 13 octobre dernier et auquel Disco Soupe a participé, ces sessions d’épluchage collectif permettent la transformation de fruits et légumes invendus, abîmés, de rebus et la distribution aux passants des soupes et salades ainsi préparées avec cette nourriture normalement vouée à la destruction. Le tout en musique et avec le sourire !


Pour rester dans cette lignée je vous propose donc la première recette Fonds de placards + fin de frigo = t’as tiré le gros lot !  
J’ai nommé : la fantastique Disco Soupatou (Disco Soupe homemade)





La recette est on ne peut plus simple : 

1 ) Comme dans une vraie Disco Soupe, mettez de la musique
2) Déposez sur une table l’ensemble des restes de repas, légumes en perdition et condiments en désuétude
3) Remplissez une grande casserole d’eau
4) Plongez-y ce qui vous tombe sous la main. Piochez parmi ces trésors culinaires. Faites parler votre imagination. N’ayez pas peur, ce ne sont que des aliments comestibles, au pire le goût ne vous plaît pas et vous pourrez le modifier avec des épices ! Et mettez de côté les a priori, par exemple dans beaucoup de pays on met des morceaux de viande dans la soupe alors n’hésitez-pas à découper en lamelles cette tranche de rosbeef froid qui traîne, un coup à la poêle avec un peu de matière grasse pour donner du goût et hop dans la marmite ! Votre Disco Soupatou n’en sera que meilleure.

Voici les ingrédients qui composent celle que j’ai mangée hier (très bonne, je le jure) :

_ 1 reste de coquillettes cuites (à ajouter en fin de cuisson, juste le temps qu’elles se réchauffent sans les faire recuire)
_ 1 fond de sachet de lentilles vertes
_ 1 poireau dont le vert est devenu partiellement jaune
_ 2 carottes
_ 1 pomme de terre qui commençait à germer
_ 1 petite boîte de concentré de tomates
_ 2 feuilles de laurier séchées
_ 2 cuillères à café de coriandre en poudre
_ 2 cuillères à café de gros sel gris de Guérande
_ 1 tour de moulin à poivre
_ 1 cuillère à café de sucre roux (pour contrer l’acidité du concentré de tomates)

(quantités pour 2 personnes)

Autre gros avantage de la Disco Soupatou : son prix qui non seulement est minus mais en plus représente l’économie du repas que vous auriez acheté si vous n’aviez pas cuisiné les fonds de placards et de frigo ! Double bénef !


Alors ça vous fait envie cette Disco Soupatou ?

Et que pensez-vous de la campagne Manger c’est bien, jeter ça craint  ?